Paul Éluard

Paul Éluard, de son vrai nom Eugène Émile Paul Grindel, né à Saint-Denis, le 14 décembre 1895, mort le 18 novembre 1952 à Charenton-le-Pont, était un poète français.



Catégories :

Écrivain français du XXe siècle - Poète français du XXe siècle - Surréalisme - Nom de plume - Personnalité du Parti communiste français - Naissance en 1895 - Décès en 1952

Recherche sur Google Images :


Source image : fr.topic-topos.com
Cette image est un résultat de recherche de Google Image. Elle est peut-être réduite par rapport à l'originale et/ou protégée par des droits d'auteur.

Page(s) en rapport avec ce sujet :

  • "La poésie d'Eluard, est comme la nuit, sans rivale" Jean Paulhan. Eugène Grindel, dit Paul Eluard est né en 1895 à Saint-Denis.... Il incarne à la fois le poète de l'amour et le poète révolutionnaire, et est reconnu comme l'un des ... (source : alalettre)
  • ... chantre de l'amour et de la liberté, Paul Éluard, est né à Saint-Denis (Seine... Par conséquent, la poésie Éluard est indissociable de son engagement politique, ... En réalité, Éluard est avant tout le poète de l'amour, et c'est l'amour qui... (source : guywagner)
  • Eugène Grindel, dit Paul Éluard, est le fils d'un comptable et d'une couturière... En 1929, il publie l'Amour la poésie et , en 1930, en collaboration avec... (source : larousse)

Paul Éluard, de son vrai nom Eugène Émile Paul Grindel, né à Saint-Denis, le 14 décembre 1895, mort le 18 novembre 1952 à Charenton-le-Pont, était un poète français.

Il choisit à l'âge de vingt et un ans, le nom de Paul Éluard, hérité de sa grand-mère, Félicie. Il adhéra au dadaïsme et fut l'un des piliers du surréalisme en ouvrant la voie à une action artistique engagée.

Biographie

La vie d'Éluard est une histoire d'amour. Gilbert Maurin[1]


Gala et l'apparition du surréalisme (1917-1930)

Atteint de tuberculose à l'âge de seize ans, après une enfance heureuse, il est contraint d'interrompre ses études. En Suisse, au sanatorium de Davos, il fait la connaissance de une jeune russe Helena Diakonova qu'il surnomme Gala. Il l'épouse le 21 février 1917. Son impétuosité, son esprit de décision, sa grande culture impressionnent le jeune Éluard qui prend avec elle son premier élan de poésie amoureuse, un élan qui se prolongera dans tous ses rédigés. Elle dessine son profil, et il ajoute à la main : «Je suis votre disciple.» Ils lisent ensemble les poèmes de Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, Lautréamont et Guillaume Apollinaire. Le 11 mai 1918, il rédigé à l'un de ses amis : «J'ai assisté à l'arrivée au monde, particulièrement simplement, d'une belle petite fille, Cécile, ma fille.»

Maison de Paul Éluard à Eaubonne

En 1918, quand la victoire est proclamée, Paul Éluard allie la plénitude de son amour à une profonde remise en question du monde : c'est le mouvement Dada qui va commencer cette remise en question, dans l'absurdité, la folie, la drôlerie et le non-sens. C'est ensuite le surréalisme qui lui donnera son contenu. Juste avant les surréalistes, les dadaïstes font scandale. Éluard, ami intime d'André Breton, est de l'ensemble des manifestations dada. Il fonde sa propre revue Proverbe dans laquelle il se montre, comme Jean Paulhan, obsédé par les problèmes du langage. Tous deux veulent bien contester les notions de beau / laid, mais refusent de remettre en question le langage lui-même. En 1920, Éluard est l'unique du groupe à affirmer que le langage peut être un «but», tandis que les autres le considèrent en particulier comme un «moyen de détruire».

En 1922, il promet à André Breton de «ruiner la littérature» et de ne plus rien produire. Le 24 mars 1924, il embarque à Marseille pour un voyage autour du monde. Le lendemain, paraît le recueil «Mourir de ne pas mourir» qui porte en exergue «Pour tout simplifier je dédie mon dernier livre à André Breton». Il est de retour à Paris au début du mois d'octobre comme si de rien n'était. Breton : «Alors il m'a mis un petit mot, qu'il m'attendait hier [au café] Cyrano, ni plus ni moins. C'est bien le même, à n'en pas douter. Des vacances, quoi. »[2] Tout naturellement, il participe au pamphlet «Un cadavre» rédigé par les surréalistes en réaction aux funérailles nationales faites à l'écrivain Anatole France.

Toute la vie d'Éluard se confond désormais avec celle du mouvement surréaliste. C'est cependant lui qui échappe le mieux à la réputation de violence et qui est le mieux accepté comme écrivain par la critique respectant les traditions. Éluard se plie à la règle surréaliste résumée par cette phrase de Lautréamont : «La poésie doit être faite par tous, non par un.» Avec Benjamin Péret, il rédigé «152 poèmes mis au goût du jour». Avec André Breton, «Au défaut du silence» et «L'Immaculée Conception». Avec Breton et René Char, «Ralentir travaux».

Dès 1925, il soutient la révolte des Marocains, grâce avec Hamza Rkha Chaham, et en janvier 1927, il adhère au parti communiste français, avec Louis Aragon, Breton, Benjamin Péret et Pierre Unik. Ils s'en justifient dans le tract collectif Au grand jour.

C'est aussi l'époque où il publie deux recueils essentiels : Capitale de la douleur (1926) et L'Amour la poésie (1929).

En 1928, malade, il repart dans un sanatorium avec Gala, où ils passeront leur dernier hiver ensemble. C'est à ce moment que Gala rencontre Salvador Dali, que Paul Éluard fait la connaissance de Nusch. Il dit à Gala : «Ta chevelure glisse dans l'abîme qui justifie notre éloignement. »

Nusch et le combat pour la liberté (1931-1946)

Les années 1931-1935 comptent parmi les plus heureuses de sa vie. Marié avec Nusch en 1934, il voit en elle l'incarnation même de la femme, compagne et complice, sensuelle et fière, sensible et fidèle. En 1931, il s'insurge contre l'Exposition coloniale organisée à Paris et signe un tract où est rédigé : "Si vous voulez la paix, préparez la guerre civile". Exclu du parti communiste, il continue sa lutte pour la révolution, pour l'ensemble des révolutions.
Ambassadeur du surréalisme, il voyage dans toute l'Europe. À Prague en mars 1935, avec Breton, où ils sont chaleureusement accueillis, l'organe du parti communiste hongrois les présente comme "deux poètes, les plus grands de la France contemporaine". En Espagne en 1936. Il apprend le soulèvement franquiste, contre lequel il s'insurge violemment. L'année suivante, le bombardement de Guernica lui inspire le poème «Victoire de Guernica». Pendant ces deux années terribles pour l'Espagne, Éluard et Picasso ne se quittent guère. Le poète dit au peintre : "Tu tiens la flamme entre tes doigts et tu peins comme un incendie. "
Mobilisé dès septembre 1939 dans l'intendance, il s'installe avec Nusch à Paris après l'armistice (22 juin 1940). En janvier 1942, il s'installe chez des amis près de Vézelay, pas particulièrement loin des maquis. Éluard demande sa réinscription, clandestine, au parti communiste. Les vingt et une strophes de «Liberté» sont parachutées par les avions anglais à des milliers d'exemplaires au-dessus de la France.
En 1943, avec Jean Lescure, il rassemble les textes de nombreux poètes résistants et publie «L'Honneur des poètes» (Ce poème est mis en musique par Francis Poulenc en 1944). Face à l'oppression, les poètes chantent en chœur l'espoir, la liberté. C'est la première anthologie d'Éluard où il montre sa volonté d'ouverture et de rassemblement. À la Libération, il est fêté avec Louis Aragon comme le grand poète de la Résistance.
Avec Nusch, il multiplie tournées et conférences. Mais le 28 novembre 1946, pendant un séjour en Suisse, il reçoit un appel téléphonique lui apprenant la mort subite de Nusch, d'une hémorragie cérébrale. Terrassé, il rédigé :
Nous ne vieillirons pas ensemble
Voici le jour en trop : le temps déborde
Mon amour si léger prend le poids d'un supplice
Quelques amis intimes lui redonnent progressivement le "dur désir de durer" et il retrouve force dans l'amour de l'humanité. Son recueil «De l'horizon d'un homme à l'horizon de tous» retrace ce cheminement qui mène Éluard de la souffrance à l'espoir retrouvé. La bataille de Grèce n'est pas terminée, et son amour et sa lutte avec Nusch se poursuit :
Il y a les maquis couleur de sang d'Espagne
Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce
Le pain le sang le ciel et le droit à l'espoir [... ]
Toi que j'aime à jamais toi qui m'as découvert[... ]
Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre
Tu rêvais d'être libre et je te continue

Dominique et l'engagement pour la paix (1947-1952)

En avril 1948, Paul Éluard et Picasso sont invités à participer au Congrès pour la paix à Wroclaw (Pologne). En juin, Éluard publie des «Poèmes politiques» préfacés par Louis Aragon. L'année suivante, au mois d'avril, c'est comme délégué du Conseil mondial de la paix, qu'Éluard participe aux travaux du congrès qui se tient à la Salle Pleyel à Paris. Au mois de juin, il passe quelques jours auprès des partisans grecs retranchés sur le mont Grammos face aux soldats du gouvernement grec. Puis il se rend à Budapest pour assister aux fêtes commémoratives du centenaire de la mort du poète Sándor Petőfi. Il y rencontre Pablo Neruda. En septembre, il est à Mexico pour un nouveau congrès de la paix. Il fait la connaissance de Dominique Lemor avec qui il rentre en France. Ils s'épouseront en 1951. Éluard publie cette même année le recueil «Le Phénix» entièrement consacré à la joie retrouvée.
En 1950, avec Dominique, voyages à Prague pour une exposition consacrée à Vladimir Maïakovski, à Sofia comme délégué de l'association France-URSS, ainsi qu'à Moscou pour les cérémonies du 1er Mai.

Tombe de Paul Éluard

En février 1952, Paul Éluard est à Genève pour une conférence sur le thème «La Poésie de circonstance». Le 25 février, il représente "le peuple français" à Moscou pour commémorer le cent cinquantième anniversaire de l'apparition de Victor Hugo.
Le 18 novembre 1952, à 9 heures du matin, Paul Éluard succombe à une crise cardiaque à son domicile, 52 avenue de Gravelle. Les obsèques ont lieu le 22 novembre au cimetière du Père-Lachaise. Le gouvernement refuse les funérailles nationales. Robert Sabatier : "Ce jour-là, le monde entier était en deuil".

Exaltation de l'expérience amoureuse

La poésie d'Éluard est en premier lieu une exaltation lucide du désir. «Capitale de la douleur» (1926) montre que le monde de la maladie, de la solitude et de la mort, est toujours menaçant, mais c'est précisément aussi ce qui donne son prix au bonheur. L'amour "égoïste" de «L'amour la poésie» peut aussi s'ouvrir et œuvrer pour le bonheur de tous, comme en témoignent «La vie immédiate» (1932) et «Les Yeux fertiles» (1936), célébrant son amour partagé avec Nusch. La mort de Nusch est l'occasion d'un pari fou sur l'avenir, d'un authentique recommencement. «Le Dur Désir de durer» est un acte de foi envers le langage conçu comme une lumière capable de faire reculer les ténèbres de la souffrance.

Chez Paul Éluard, les exigences morales épurent le mot sans jamais éluder les bouleversements de l'homme, tant la logique de l'amour les soutient. "Pour lui, l'amour est la grande force révolutionnaire, souligne Jacques Gaucheron. Il l'approfondit sans cesse, du désir le plus charnel à l'érotisme et jusqu'à cette ouverture au monde qu'est l'amour. Passer de "je" à "tu", c'est passer à "nous", au "nous" le plus vaste. L'amour, par obligation intérieure, donne à voir, donne à vivre, donne à vouloir un monde sans mutilation, s'épanouirait en investissant l'ensemble des dimensions humaines. L'unique exigence totalisante étant celle du bonheur. " Éluard : "Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre".

Libérer le langage pour changer la vie

Le langage de la poésie d'Éluard dépasse l'automatisme pur et ne se contente pas de mettre à jour le minerai de l'inconscient. Il cherche à rendre évidentes des associations de mots, d'images, qui néenmoins échappent à toute association logique. Car si "la terre est bleue comme une orange" «L'Amour, la poésie», c'est que, pour le poète, tout est envisageable à qui sait voir. C'est en affranchissant la pensée de ses limites qu'il découvre l'absolu poétique. Chez Éluard, la parole affirme : "j'ai la beauté facile et c'est heureux" «Capitale de la douleur».

Une poésie engagée

C'est aussi en combattant la mort - et les atrocités liées à la guerre - que le poète aspire à redonner un sens à la vie. On compte surtout, parmi ses rédigés les plus engagés «Cours naturel, facile proie» (1938), «Le Livre ouvert» (1941), «Poésie et vérité 1942» (1942), «Poèmes politiques» (1948).

Jacques Gaucheron, auteur du livre «Paul Éluard ou la fidélité à la vie», rencontre le poète après la guerre au Comité national des écrivains. Devenus amis, ils publient ensemble «Les Maquis de France». Pour lui : "Paul Éluard est entré dans l'histoire littéraire. Quand il parle de «poésie ininterrompue», ce n'est pas un vain mot". Cette cohérence tient à la profondeur de l'invention d'Éluard, qui n'est pas uniquement une manière de dire, mais une manière d'être. «L'intuition principale du poète, explique Jacques Gaucheron, est précocement à l'origine de la revendication inconditionnelle du bonheur. Sa méditation poétique s'expérimente dans les remous de sa vie personnelle. On pense fréquemment à lui comme poète de la Résistance. Durant les années abominables de l'occupation nazie, il est celui qui ne se résigne pas, qui n'accepte pas. Le sommet est atteint avec «Liberté», qui sera diffusé dans le monde entier en 1942. Paul Éluard est un porteur d'espérance. Mais il est aussi le poète de la résistance, sans majuscule. Il rédigé contre l'ordre du monde. Sa lutte est tout aussi ininterrompue que sa poésie. Quand il rédigé l'«Immaculée Conception» en 1930 avec André Breton, il se bat contre les traitements qu'on inflige aux aliénés, l'aliénation étant l'une des pires représentations de l'exclusion. Au sens que lui confère Éluard, la poésie est une entreprise de "désaliénation". La poésie en devient par conséquent un art de langage, un art de vie, un instrument moral.»

Œuvres

  • «Premiers poèmes» (1913)
  • «Le Devoir» (1916)
  • «Le Devoir et l'Inquiétude» (1917) avec une gravure sur bois par André Deslignères
  • «Les Animaux et leurs hommes, les hommes et leurs animaux» (1920)
  • «Une vague de rêve» (1924)
  • «Mourir de ne pas mourir» (1924)
  • «Au défaut du silence» (1925)
  • «Capitale de la Douleur» (1926)
  • «Les Dessous d'une vie ou la Pyramide humaine» (1926)
  • «L'Amour la Poésie» (1929)
  • «Ralentir travaux» (1930), en collaboration avec André Breton et René Char
  • «À toute épreuve» (1930)
  • «Défense de savoir» (1932)
  • «La Vie immédiate» (1932)
  • «La Rose publique» (1935)
  • «Facile» (1935)
  • «Les Yeux fertiles» (1936)
  • «Cours naturel» (1938)
  • «Donner à voir» (1939)
  • «Poésie et vérité 1942» (1942)
  • «Liberté» (1942)
  • «Avis» (1943)
  • «Les Sept poèmes d'amour en guerre» (1943)
  • «Au rendez-vous des Allemands» (1944)
  • «Poésie ininterrompue» (1946)
  • «Le Cinquième poème visible» (1947)
  • «Notre vie» (1947)
  • «Au sein de la vue» (1947)
  • «La Courbe de tes yeux»
  • «Le temps déborde» (1957)

Les «Œuvres complètes», en deux tomes, ont été établies par Marcelle Dumas et Lucien Scheler et publiées en 1968 par Gallimard dans la «Bibliothèque de la Pléiade». À cette occasion un «Album Éluard» a été réalisé.

  • «Ode à Staline» (1950)
  • «Le Phénix», (1951), Œuvres complètes, II, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1968
  • Picasso, dessins (1952)
  • «Le Poète et son ombre», Seghers, 2008 : textes provenant de plaquettes à tirage limité, de catalogues rares et de revues.

Anecdote

Biographie

  • La vie d'Éluard est une histoire d'amour. Gilbert Maurin[3]
  • "Paul Éluard ou le frère voyant" par Jean-Charles Gateau (Robert Laffont, "biographies sans masque"/1988)

Liens externes

Notes et références

  1. référence, citation ou lienLes Grands écrivains choisis par l'Académie Goncourt
  2. Lettre à Marcel Noll du 7 octobre 1924. Henri Béhar «André Breton le grand indésirable», éditions Fayard, Paris, 2005, p. 189
  3. référence, citation ou lienLes Grands écrivains choisis par l'Académie Goncourt

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_%C3%89luard.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 26/03/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu